20 mars 2020
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Dans une société où la sur-stimulation quotidienne est omniprésente, “rester fort sur les basiques”, pourrait-être le slogan de beaucoup d’entreprises. Comment préserver de bonnes relations humaines entre collaborateurs ? Avec quelles méthodes garder “les pieds sur terre” et la lucidité nécessaire aux bonnes prises de décision ? Comment s’adapter aux changements permanents ? Les exercices en pleine nature, en lien avec les compétences essentielles au bon fonctionnement d’une équipe, répondent à ces besoins.

Le recours à la nature et à l’aventure comme modalité d’intervention pour faciliter le développement de groupe connaît un essor important.

 

Un éveil sensoriel grâce à la nature :

 

La nature est un retour aux sources, un éveil sensoriel et un milieu spirituel. Le contact intime avec la nature a toujours été dans les sociétés et cultures passées un élément important et nécessaire au développement humain.

Les interactions avec la nature sont jugées essentielles et sont reconnues depuis longtemps ; elles permettent l’augmentation du bien-être psychologique et social et apportent des bénéfices sur la santé globale.

 

Une augmentation du bien être :

 

La nature participe à la construction et au développement d’une personne respectueuse et consciente de ce qui l’entoure. Les interactions avec la nature permettent l’augmentation du bien-être psychologique et social. Ce qui apporte donc des bénéfices sur la santé globale. Certaines études indiquent que ce contact peut améliorer la condition physique générale, le degré d’attention, les relations interpersonnelles, la perception de soi, la création d’émotions positives et réduire le stress (Gass, Gillis et Russell, 2012). D’autres travaux ont mis en évidence le potentiel de la nature pour soutenir des personnes vivant avec certains problèmes d’adaptation.

Lors de formations ou de séminaires, l’environnement naturel revêt une importance particulière s’il constitue le contexte même de l’intervention. Si certaines activités peuvent se dérouler à l’intérieur, l’environnement extérieur, et plus particulièrement le contexte de nature, est reconnu comme pouvant offrir un potentiel accru pour faire valoir le processus adaptatif des participants, notamment par les contraintes environnementales (climat, etc…). 

 

S’adapter à l’environnement :

 

L’environnement, souvent peu familier pour le participant, permet un état de déséquilibre nécessaire au changement. Ainsi, l’insécurité qu’amène cet environnement non familier et nouveau engendre un déséquilibre. Ce déséquilibre a pour effet de pousser le participant à trouver des stratégies d’adaptation qui lui permettront de redéfinir une nouvelle zone de sécurité et de provoquer ainsi les changements voulus. (Gass, Gillis et Russell, 2012 ; Kyriakopoulos, 2011 ; Voight et Ewert, 2015)

Selon Newes et Bandoroff (2004), la nouveauté de l’environnement peut contribuer à faire baisser les défenses des participants tout en augmentant leurs capacités d’engagement dans les activités.

 

S’engager activement avec l’aventure :

 

L’aventure permet aux personnes de s’engager activement dans la poursuite de leurs buts d’apprentissage ou de changement, et ce, par des expériences et des activités d’aventure concrètes vécues en relation avec d’autres et avec la nature. L’aventure représente un état d’esprit émergeant d’activités, de situations ou d’expériences vécues qui offrent un ou plusieurs éléments de défi, de découverte, d’exploration, de risque, de joie, de coopération et de contact intime avec la nature (Mario BILODEAU). L’aventure comporte des éléments d’excitation, d’engagement, d’incertitude, d’effort, de risque réel ou perçu.

Les activités d’aventure amènent le participant à se dépasser.  Mais aussi à revoir ses schèmes de référence et ses compétences face à une tâche complexe qui le pousse au dépassement et à l’accomplissement. Il importe d’envisager la prise de risque comme une occasion d’apprentissage.

 

Se surpasser et faire des choix grâce à l’aventure :

 

L’environnement non familier et incertain permet un déséquilibre qui mobilise le potentiel adaptatif du participant. On doit solliciter sa zone de sécurité afin de s’attendre à des changements. Concernant la zone de sécurité, le risque doit faire partie de l’expérience proposée afin d’offrir une fenêtre d’opportunité de changement. Le contexte réel et incertain ainsi que les conséquences qui y sont associées offrent au participant de faire des choix et de se mettre en action afin de faciliter le changement. Le paradigme Risque-Compétence est un levier de changement adaptatif s’il est bien utilisé, mais cela à condition de bien évaluer le risque réel par rapport aux compétences de l’individu.

L’aventure incarne cette pulsion fondamentale qui nous amène à dépasser nos propres limites pour aller vers une liberté et des possibilités plus grandes. Hunt (1999) explique que l’aventure a fait partie intégrante de l’évolution des hommes et des sociétés. Les composantes de risque et d’incertitude font partie intégrante du concept d’aventure. L’aventure plonge la personne dans un inconnu qui devient déstabilisant le temps qu’on s’y adapte, car au-delà de l’expérience, l’issue est incertaine. (Hopkins et Putman, 1997)

 

L’aventure ayant des visées de changement peut donc s’actualiser, en contexte de nature ou non, par l’utilisation de jeux, d’activités de confiance et de défis de toute sorte.

 

Les activités d’aventure sortent les participants de leur milieu connu pour les amener en territoire inconnu plutôt éloigné de leur zone de sécurité (Gass, 1993 ; Ilgner, 2003). Comme le mentionne Pardo (2002), la prise de risques est une partie importante de l’apprentissage et c’est ainsi que l’individu se développe. Le risque doit être équilibré afin de rendre l’expérience positive et d’atteindre l’objectif de générer des apprentissages.

L’expérience vécues dans les activités de nature et d’aventure conduisent à des conséquences naturelles imposées par l’environnement. Ces conséquences naturelles donneront l’occasion au participant de faire des choix et de se mettre en action au regard de ce que l’environnement lui présente, et donc d’en vivre les conséquences sur ce qui l’entoure, sur le groupe et sur lui-même. (Priest et Gass, 1999)

 

Par la nature coopérative des activités, et ce, associé à un environnement déstabilisant, les participants vivent les conséquences de leurs actions sans qu’elles soient données par une figure d’autorité.

 

Quoi retenir :

  • On doit solliciter sa zone de sécurité afin de s’attendre à des changements.
  • Concernant la zone de sécurité, le risque doit faire partie de l’expérience proposée afin d’offrir une fenêtre d’opportunité de changement.
  • Le contexte réel et incertain ainsi que les conséquences qui y sont associées offrent au participant de faire des choix et de se mettre en action afin de faciliter le changement.
  • Le paradigme Risque-Compétence est un levier de changement adaptatif, à condition de bien évaluer le risque réel par rapport aux compétences de l’individu.
  • L’expérience partagée offre la possibilité de mieux comprendre l’autre au fil de situations qui engagent conjointement la personne et le groupe.

 

L’expérience partagée :

 

L’expérience partagée dans un même contexte d’aventure peut offrir des occasions de mieux se connaître soi-même (unicité) et de mieux comprendre l’autre (pluricité). Et ce, même si ces expériences peuvent être vécues différemment. (Human, 2006, 2008 ; Norton et al., 2014)

Les participants apprennent à se connaître différemment au fil des moments d’entraide, de soutien et de collaboration que propose le défi de l’aventure (Bilodeau, 2009 ; Gargano, 2010). Les activités d’aventure permettent, par leurs logiques internes, la création d’interactions au sein d’un groupe. Ce qui peut contribuer positivement à des changements psychologiques. (Hattie, Marsh, Neill et Richards, 1997)

La logique interne des activités d’aventure met très souvent en relation les membres du groupe et facilite la cohésion de groupe par rapport à d’autres groupes de travail traditionnels. (Hatch et McCarthy, 2003)

Par les activités d’aventure et l’expérience vécue, le groupe vit alors les différentes étapes de la formation d’un groupe ; c’est à ce moment qu’une certaine dynamique fonctionnelle s’installe.

 

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